Cette fois-là...

- François Simard, Directeur général et Agent de prévention

En revenant du travail il y a quelques jours, je me suis surpris à penser à quelque chose de bizarre… Combien de personnes ne se sont pas blessées grâce à mon travail? Est-ce que j’ai déjà réellement sauvé une vie? Serais-je un héros sans le savoir? Loin de moi la volonté d’être prétentieux, ceux qui me connaissent pourraient vous le confirmer, ce n’est pas mon genre. Mais vu le travail que nous effectuons en SST, la question se pose belle et bien et ce, au même titre qu’un pâtissier pourrait se questionner sur le nombre de gâteaux qu’il a produits. Évidemment des gâteaux ça se compte beaucoup mieux que des « pas d’incident »…

La fois où j’ai demandé de sabler l’entrée principale, la fois où j’ai demandé de changer un câble de vie usée, la fois où j’ai rappelé au gars de s’attacher sur le bord du toit, la fois où les cadenas n’avaient pas été positionnés au bon endroit. La fois que… la fois que… il ne s’est rien passé…

Je sais pertinemment que ceux qui travaillent en SST ne sont pas payés à la pièce ; on ne compte pas ce que l’on fait. On réussit bien quand il n’arrive pas d’incident, on travaille fort pour qu’il ne se passe rien.

Pour les gens de la construction qui sont majoritairement très cartésiens et qui évaluent la performance selon l’avancement ou l’achèvement d’activités, ça peut parfois agacer de voir l’agent de prévention sur le chantier qui fouille et qui interagit avec les travailleurs et superviseurs, sans qu’il ne se passe quelque chose de concret.

À présent, vous vous demandez bien où je veux en venir… Hé bien, étant moi-même un cartésien assez carré (Selon Denis B), je dois mesurer, percevoir, constater la résultante de mon travail, question de rester motivé et bien performer.

Ce qui me motive ces temps-ci, c’est de voir évoluer les entrepreneurs qui, lentement, mais sûrement, se développent en SST.

Concrètement, quand je vois maintenant le surintendant me parler lui-même de SST avec un sourire (pas à tous coups le sourire, mais quand même). Quand les travailleurs m’arrêtent pour me dire **« Heille check!!! J’ai mon masque, pis ma balayeuse marche! » ou ***« Check ça MAN!! J’ai mis mon harnais !»  Quand ces travailleurs viennent me voir pour me poser des questions sur les risques avant même de procéder à leurs tâches. Quand je vois mon stagiaire prendre de l’autonomie et de l’assurance. Hé bien ça, ça se voit et ça me motive bien au-delà des fréquences d’accidents et des autres chiffres à la fin du mois.

Et vous, comment faites-vous pour rester motivé?

N.B. Je suis presque sûr qu’une fois, au moins une, j’ai sauvé quelqu’un, car cette fois-là, une série de cadenas avait été apposée sur le mauvais équipement à la sortie d’un four rotatif, cette fois-là…

Traduction pour les gens qui n’ont pas la chance d’aller sur les sites de construction :

** « Regarde Francois, je porte ma protection respiratoire et les contaminants sont captés à la source par mon aspirateur avec un filtre EPA »

*** « Regarde-moi Francois! J’ai pris la peine d’enfiler et d’ajuster mon harnais de protection contre les chutes, mais plus, je suis protégé contre les chutes vu ma longe de sécurité que j’ai fièrement accrochée à un point d’ancrage conforme »

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